Découvrez nos autres articles >

L’écriture à l’ère du numérique

De nos jours, le monde est saturé de smartphones, tablettes et autres ordinateurs. Lorsqu’on veut partager son humeur, son activité du moment ou encore la critique d’un livre qu’on a lu, on ne prend plus la plume mais plutôt son portable et on navigue entre les différentes applications telles que Facebook, Instagram ou Twitter. Nous pouvons dès lors nous poser la question : l’écriture a-t-elle encore sa place dans un monde digital ? La réponse est heureusement oui !

L’acte d’écrire stimule et fait intervenir des zones spécifiques du cerveau, différentes de celles activées lorsqu’on tape sur un clavier. Lorsqu’un enfant apprend à écrire, il active un réseau neuronal qui lie les zones du langage et de la pensée avec la motricité fine de la main. De plus, cela développe la créativité.

L’apprentissage de l’écriture a un effet sur les compétences de lecture. En effet, le fait d’écrire manuellement permet à l’enfant de mieux appréhender la forme des lettres. Le cerveau relie le mouvement physique de l’écriture d’une lettre à sa signification tandis que le fait de taper une lettre sur un clavier ne renvoie pas à la lettre mais à l’action de pousser sur une touche.

Aujourd’hui, beaucoup d’enfants, d’adolescents ou d’adultes n’ont plus l’habitude d’écrire et peuvent développer de la dysgraphie.

Quels sont les signes d’alerte de la dysgraphie ?

Moyen d’expression et de communication, l’apprentissage et l’acquisition de l’écriture sont des étapes fondamentales dans la vie scolaire d’un enfant.

Cependant, cet apprentissage peut se révéler difficile pour des raisons diverses telles que la maturité, la perception du schéma corporel, la posture, …

La dysgraphie est définie comme étant un « trouble graphique s’exprimant au niveau des composantes spatiales de l’écriture sans atteintes des structures morphosyntaxiques. Chez l’enfant qui ne présente ni trouble neurologique ni déficit intellectuel et dont la scolarité a été normale, elle est souvent liée à une organisation spatiale déficiente (…) »[1]

Concrètement, comment peut-on reconnaître les signes de la dysgraphie chez son enfant ?

Les signes « d’alerte » sont les suivants :

  • Une écriture excessivement lente ou à l’inverse très rapide et impulsive.
  • Une écriture illisible ou peu précise : l’enfant colle les lettres, les juxtapose, …
  • Une écriture très désordonnée : l’enfant ne parvient pas à visualiser l’entièreté de la page et écrit en dehors des lignes.
  • Une difficulté ou une incapacité à reproduire certaines formes.
  • Une crispation ou une mauvaise tenue de l’outil graphique : l’enfant peut appuyer trop fort et même ressentir des douleurs dans la main ou dans le poignet (ex. : poignet rigide).
  • Un problème de latéralité ou de perception de son schéma corporel : l’enfant confond fréquemment la gauche et la droite ou au-dessus et en-dessous.
  • Une mauvaise posture lors de l’écriture qui se traduit par des douleurs.
  • Une anxiété face à l’écriture.

 

Mon enfant présente un ou plusieurs signes de dysgraphie, que faire ?

Nous vous conseillons de/d’:

  • En parler avec son professeur : ainsi, dans la mesure du possible, il pourra adapter les cours en fonction des difficultés de votre enfant (privilégier l’oral, diminuer les exercices écrits, …).
  • Réaliser des exercices de mémoire grâce à des jeux comme le « Memory des formes » par exemple.
  • Acheter des livres avec des polices et des caractères très lisibles pour que l’enfant puisse bien distinguer les lettres (ex. : le I majuscule et le i minuscule).
  • Demander à votre enfant de lire à voix haute ce qu’il écrit car ainsi il attribuera directement la lettre au son.
  • Effectuer des exercices de relaxation avec votre enfant (sophrologie, méditation, …).
  • Consulter un graphothérapeute qui pourra effectuer un bilan et poser un diagnostic complet (dysgraphie « pure » ou associée à d’autres troubles). Si la dysgraphie est associée à d’autres facteurs, l’approche pourra être multidimensionnelle (associée à un logopède, ergothérapeute, …).

 

Diane De Houck

Graphothérapeute

 

[1] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/dysgraphie/27135