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Le palais de mémoire

 

De l’époque de Cicéron à nos jours, le palais de mémoire est peu connu mais fait rêver dans la fiction. Pourtant, il est relativement simple à mettre en place et fait parfois des miracles (offre soumise à conditions). Dans cet article, je vous emmène à la rencontre des bases de cette méthode particulière de mémorisation.

Cet article est écrit en écriture inclusive. En savoir plus

Sommaire:

  • Introduction
  • La mémorisation et l’oubli
  • Qu’est-ce qui fait une bonne mémorisation
  • Et le palais de mémoire alors ?
  • Sources

Introduction

L’origine de cette méthode de mémorisation remonterait à l’Antiquité. Pour ma part, j’ai découvert le palais de mémoire en première année de psychologie. La professeure voulait nous démontrer la puissance de certaines méthodes de mémorisation et nous a fait essayer de retenir une liste de courses dont je me rappelle encore aujourd’hui : du lait, du maïs, du poulet et du jambon.

Il s’agit certes d’une courte liste, et pour être tout à fait franche avec vous je n’utilise pas cette méthode quand j’étudie. Cependant, elle a permis à plusieurs de mes élèves de mieux appréhender la mémorisation de leurs cours.

Nous allons nous concentrer sur les principes à l’œuvre dans la mémorisation afin de comprendre pourquoi cette méthode est particulièrement efficace.

 

La mémorisation et l’oubli

Etudier la veille, ça marche.

C’est en partie vrai, et mes élèves l’ont souvent constaté par eux-mêmes. Mais ce que j’entends également souvent, c’est : « J’étudie, je connais, et puis devant l’interro je ne connais plus. » La cause de cet effet, c’est la courbe de l’oubli d’Ebbinghaus (1985). Sans révision, après 24h on a déjà oublié environ un quart d’un apprentissage, et la moitié après 2 jours.

La répétition permet de modifier cette courbe et de ralentir la vitesse d’oubli. Cet oubli vient du fait que le cerveau trie les informations qu’il stocke et « supprime » celles qui sont inutiles au quotidien. Nous retenons donc surtout ce qui nous a marqué.e.s ou alors ce que nous utilisons régulièrement.
Si comme moi vous étiez très à l’aise dans certaines matières en secondaire mais que vous ne les avez plus pratiquées, il y a de grandes chances que vous n’ayez plus du tout le même niveau qu’à l’époque.
Le mécanisme à l’œuvre est le renforcement ou non des circuits neuronaux, mais ça, C’Est Pas Sorcier l’explique très bien dans l’épisode sur la mémoire[1], et ce n’est pas le sujet de ce texte.
Mais alors, qu’est-ce qui permet de retenir à long terme des informations ? Parce qu’au final, c’est surtout ça qu’on me demande !
Une fois que toutes les étapes qui suivent sont remplies, il faut éviter d’oublier trop vite, et donc consolider régulièrement en répétant. Mais c’est sur ces étapes préalables que je vais m’attarder.

 

[1] C’est pas sorcier – Cerveau 2 j’ai la mémoire qui flanche

Qu’est-ce qui fait une bonne mémorisation

Les éléments cruciaux d’une bonne mémorisation sont:

  1. L’attention: pas évident de retenir une chose à laquelle on n’a pas prêté attention.
  2. La répétition: non seulement espacée dans le temps comme vu plus haut, mais aussi au moment de l’encodage ! On le fait spontanément quand on doit retenir un numéro de téléphone par exemple.
  3. La profondeur du traitement: plus on approfondit un sujet, meilleures sont nos chances de le retenir. Par exemple pour la mémorisation, j’ai non seulement assisté aux cours, mais également consulté toutes les références supplémentaires données par la professeure et j’ai continué à me renseigner par la suite notamment pour les cours que je donne. J’admets que nous devons faire des choix et que nous ne pouvons donc pas tout approfondir, cependant il y a un juste milieu pour tout !
  4. La référence à soi: c’est un sujet qui touche beaucoup de mes élèves ! Iels ne voient souvent pas en quoi ce qu’iels étudient à l’école leur servira ! Sans rentrer dans un débat d’idéologie, je pense qu’il est compréhensible de questionner la présence de certains cours en fonction de ses objectifs personnels et de ses goûts. J’aime cependant rappeler un principe de base: obtenir son diplôme pour enfin avoir accès à une formation qui nous plait, c’est aussi un but !
    Idéalement, j’essaye de trouver des exemples d’apports personnels que les différentes matières peuvent avoir pour mes élèves (par exemple, les maths dans le dessin et la musique, l’apprentissage des langues pour le sport international,…).
  5. L’espacement de l’apprentissage: on en a déjà en partie parlé, il s’agit non seulement de répéter ce qu’on a appris, mais aussi de fractionner l’apprentissage en plusieurs moments.
  6. Le regroupement: en d’autres mots, faire des liens, associer les idées entre elles.
  7. L’imagerie mentale: la partie qui nous intéresse, se représenter clairement les informations.

 

Les étapes de la mémorisation sur lesquelles nous avons une prise sont donc l’encodage (avec toutes ses composantes) et la répétition.

Et le palais de mémoire alors ?

Le palais de mémoire se centre donc principalement sur l’encodage. Si comme moi vous avez regardé la série Sherlock, vous aurez sans doute une idée de ce à quoi il peut ressembler:
un lieu connu dans lequel on range les informations à retenir.

C’est une des méthodes de base: il s’agit de visualiser très précisément un lieu connu (référence à soi), puis d’y ranger les informations. L’idéal est de créer une scène (imagerie mentale), de préférence la plus marquante possible (profondeur de traitement), si elle est drôle, c’est encore mieux ! Le jambon que je mentionne plus haut était posé sur un abat-jour dans le coin de la salle à manger, par exemple.

Il y a aussi d’autres façons d’utiliser la visualisation pour des connaissances plus complexes. Par exemple en histoire.
J’ai demandé à une élève de visualiser les pays de la première Guerre Mondiale autour de la table de la salle à manger et d’imaginer un repas de famille entre eux. L’Autriche reçoit un coup de fil: François Ferdinand a été assassiné. Commence alors une dispute générale à qui est le plus miséreux, qui trouve que l’Autriche le méritait et nous voyons comment les clans se forment.

Je ne peux pas vous donner beaucoup plus de conseils comme ça, malheureusement. Cependant, vous avez les idées de base. Maintenant, il faut expérimenter et trouver ce qui fonctionnera le mieux (référence à soi)!

 

Sources

Cet article a été écrit en combinant plusieurs sources, principalement le cours de Psychologie Générale de l’UCLouvain (donné en 2014), dont l’ouvrage de référence est: Godefroid, J. (2011) Psychologie, De Boeck, Louvain-la-Neuve; mais aussi mon expérience avec mes élèves pour la personnalisation de la technique.

Mad Barbez

Coach My Sherpa

Pour aller plus loin

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