Scolarité, que faire cet été?

Nous sortons d’une période difficile, tant pour les parents que pour les enfants. L’été approche et chacun a envie de souffler, de se déconnecter de l’école. Par ailleurs, le suivi scolaire et l’acquisition des savoirs a été pour le moins chaotique ces deux dernières années. Alors que faire cet été ?

 

Depuis mars 2020, la crise sanitaire a affecté chaque élève, du primaire à l’Université, à différents moments et de différentes manières. Rappelons-nous que les élèves ont été, au départ, totalement retirés des bancs de l’école. Ces semaines d’interruption n’ont rien d’anodin. Certaines notions n’ont pas pu être vues en classe et ont a fortiori été reportées et vues plus rapidement qu’à l’accoutumé.

De plus, les élèves ont connu une première déconnexion importante de l’école malgré, ci et là, quelques tentatives de garder un lien virtuel avec les élèves confinés.

Ensuite, les cours ont repris en présentiel ou à distance. Certains élèves ne sont sortis de ce mode d’enseignement qu’il y a peu. En conséquence, en fonctions des matières, des professeurs, des élèves, des écoles, du contexte familial et des moyens numériques à disposition, la qualité des cours a pu baisser radicalement. Les savoirs supposément acquis sont alors en réalité absents ou très fragiles.

Il faut aussi noter que la vérification des connaissances ne peut pas se faire de manière optimale dans ces circonstances. Les devoirs, projets, contrôles et interrogations n’ont pas pu se tenir dans les mêmes conditions que d’habitude. Mais plus problématique encore, la vérification continue des acquis a été mise à mal. En effet, un professeur a besoin d’interactions constantes avec sa classe, avec chacun de ses élèves. Les interjections, les signes de tête, les froncements de sourcils, les soupirs, les yeux qui s’éclairent sont autant de signaux qui permettent au professeur d’adapter le rythme ou le format de son cours. A distance, il est très difficile de maintenir se lien avec chacun des élèves. En conséquence, des élèves ont pu décrocher plus rapidement et plus discrètement que d’autres années.

En parallèle à ces éléments qui ont eu un impact direct sur la scolarité des enfants, le climat et le contexte global ont également eu une influence indirecte. Les parents étaient parfois contraints de telétravailler au même moment et dans le même espace que l’enfant qui assistait à ses cours à distance. Les Belges ont globalement moins pris de vacances pendant cette période de crise sanitaire. Et l’ensemble des tâches quotidiennes, faire les courses, parler aux grands-parents ou encore se balader, étaient cadrées par des règles et des inquiétudes. Tout cela a généré du stress chez les parents comme chez les enfants et a, in fine, enrayé le processus d’apprentissage.

Mais, maintenant, l’été arrive. La pression sanitaire diminue et les activités commencent à reprendre normalement. Tout le monde a besoin d’un break, parents et enfants. Il semble nécessaire d’installer une vraie césure dans la scolarité des enfants. Ils ont besoin de décompresser, de se détacher de leurs objectifs scolaires et de baisser la pression. Les éléments sont réunis pour se retrouver en famille dans un climat apaisé et de détente.

Pour en profiter au mieux, l’idéal est de convenir de cette parenthèse avec les enfants. Ainsi, si chacun sait quand débute cette pause scolaire totale et quand elle prend fin, tout le monde se sentira plus à l’aise. On ne parle ni de matières, ni de résultats, ni d’objectifs. On laisse tout ça de côté le temps d’un moment familial.

Mais alors, quand reprendre et comment ? Attendre la rentrée, c’est faire un plongeon dans l’eau glacée par temps de canicule… Ce n’est pas conseillé et un peu brutal. Une reprise en douceur est préférable.

Une première possibilité est de reprendre progressivement et ponctuellement. A quelques semaines de la rentrée, deux ou trois fois par semaine, consacrer deux heures à revoir la matière et refaire quelques exercices.

Une deuxième possibilité est de retarder la reprise et la faire de manière un peu plus intensive. Par exemple en consacrant aux révisions les matinées de la semaine qui précède la rentrée.

Reprendre calmement permettra de solidifier les acquis avant le grand départ. Les professeurs et les programmes vont changer à la rentrée et mieux vaut maîtriser les prérequis que parier sur la clémence du professeur après cette période compliquée.

En ouvrant ses cahiers avant que la cloche sonne, l’enfant retrouve aussi petit à petit ses habitudes de travail. Au lieu d’être confronté directement à huit heures de cours suivis de devoirs et leçons, il commence à petites doses.

En termes de motivation, l’élève en sort également gagnant. La transition est plus douce et la préparation est meilleure. Conséquence, l’élève contrôle la situation et est acteur de son apprentissage.

En attendant, … respirez … Vous êtes en vacances !

 

 

Ron Kelijman

Co-fondateur de My Sherpa